Les
méthodes d'analyse quantitative au laboratoire utilisent des électrodes
dont les rôles sont multiples. Inutile de chercher l'électrode normale
à hydrogène dans cette page, dont le titre mentionne "au laboratoire" ,
et donc pas d'électrode à hydrogène...
I- L'
appareil de mesure potentiométrique au laboratoireQue
ce soit en pH-métrie ou en potentiométrie , l'appareil employé est un
voltmètreOn
remarquera par exemple sur ce voltmètre la double fonction pHmètre et
voltmètre .
En fonction voltmètre,
on lit la mesure brute de ddp, aucun étalonnage n'est nécessaire.
En fonction pH mètre,
de l'électronique transforme la valeur numérique du potentiel par une
fonction mathématique dont les paramètres sont réglables : un
étalonnage est nécessaire, à l'aide de solutions tampon.
Or
tout voltmètre mesure une DIFFERENCE de POTENTIEL ( ddp ) , entre
deux électrodes. Le principe est d'avoir une électrode de potentiel
fixe ( électrode de référence) et une électrode sensible à la
concentration de l'entité chimique dont on souhaite suivre
l'évolution en cours de réaction chimique.
Le choix
des électrodes est donc une question préalable à toute utilisation d'un
appareil de mesure potentiométrique
II- Les
différentes électrodes
1-
Les électrodes de référenceCe
sont donc des électrodes de
potentiel
constant . Le couple rédox
présent autour du métal conducteur a un potentiel de Nernst qui doit
être très peu variable, quel-que-soit le milieu dans lequel
l'électrode plonge
.
Les
couples privilégiés :
- Hg2Cl2 / Hg
: Hg2Cl2
+ 2 e- =
2 Hg + 2
Cl-
EN = E° - 0,03 log [Cl-]2
solide
liq pur
dissout
"calomel"Pour
que le potentiel de ce couple reste constant , il suffit donc de
s'assurer que [Cl
-]
reste constant : c'est l'équilibre de dissolution de
KCl ,
très avancé , à saturation de KCl solide, qui maintient [Cl
-]
à une valeur très élevée, peu sensible à des variations relatives.
Cette
électrode s'appelle
L'électrode
au calomel à KCl saturé. Comme
toute électrode de référence , elle possède un orifice de remplissage
qui permet de renouveler le solide KCl qui se dissout qu fil des
utilisations , ou du temps, par trempage en solution aqueuse. Des
cristaux de KCl sont normalement visibles, posés sur la pastille
poreuse.
Cette pastille poreuse joue le rôle de pont
ionique
entre le corps de l'électrode ( compartiment réf)
et le
bécher d'étude (compartiment mesure ) , entre lesquel le potentiel est
mesuré.
En présence d'une solution saturée de KCl :
Eréf(calomel) = 0,245 V- Hg2SO4 / Hg :
Hg2SO4
+ 2 e- = Hg
+ SO42-
EN
= E° - 0,03 log [SO42-]
solide
liq pur dissous
sulfate mercureuxElle
est fabriquée en présence de sulfate de potassium dissous à saturation . Elle a exactement
la même allure que l'électrode ci-dessus, le sulfate mercureux
remplaçant le calomel, visuellement identiques. C'est l'
électrode
au sulfate mercureux. En présence de sulfate de potassium dissous à saturation :
E°réf(sulfate
mercureux) = 0,615 VLa
seule différence entre ces électrodes est donc le contre ion sulfate vs
les ions chlorures. Certains milieux sont incompatibles avec les
chlorures : exemple typique, les ions Ag+ : ils précipitent sous forme
AgCl, et ce , DANS la pastille poreuse...qui en perd sa porosité, donc
plus de pont...l'électrode est définitivement perdue !!!
Donc en présence d'ions Ag+
, on utilise IMPERATIVEMENT une électrode au sulfate mercureux en
référence. - AgCl / Ag
: AgCl +
e- = Ag
+ Cl-
EN = E° - 0,06
log [Cl-]
solide
solide
dissous
chlorure d'argent
Cette électrode est utilisée comme électrode de référence
interne dans le cas d'électrodes de pH combinées...
C'est l'
électrode de référence AgCl/Ag Elle
est fabriquée en présence de KCl saturée et alors :
Eréf(AgCl/Ag) = 0,222 VElle
est fabriquée en tube ultra fin pour être à l'intérieur d'une électrode
de verre et donc donner une électrode de verre combinée, en présence
d'un gel et ou de paroi l'isolant d'ions gênants pour Ag+ .
Elle est parfois aussi utilisée seule en indépendante...
2- Les électrodes de mesure- L'électrode de verre : mesure du ph
C'est
une électrode sensible à un différentiel de concentration d'ions H+, de
part et d'autre d'une membrane de verre ultra fine . De fait , elle
fournit un potentiel caractéristique de la concentration en H+ du
milieu dans lequel elle est plongée, bref, elle mesure le pH .
La
très fine membrane de verre est chargée négativement de part et d'autre
de son épaisseur, charge normalement compensée par les ions Na+. En
présence de H+, ces charges sont partiellement compensées par H+.
A l'intérieur : Na
+surf + H
+sol int = Na
+sol int + H
+surfComme [H
+] = cste en interne, l'équilibre est atteint à l'intérieur.
(surf = surface verre sol int = solution interne)A
l'extérieur , les charges - de la surface sont soumises au même
équilibre, mais avec une quantité de H+ différente dans le milieu
externe. La position de l'équilibre précédent, à l'extérieur est
différente.
Le différentiel de bilan de part et d'autre crée une ddp de part et d'autre de la membrane et donc
E = f(pH)
Une mesure de pH devrait alors se faire selon le schéma suivant :
En
réalité , de nos jours on n'utilise quasiment plus que des électrodes
de verre combinées ou électrodes de pH combinées, contenant l'électrode
de référence interne :
Electrode de pH combinéeLa
zone rose correspond à la zone sensible au pH et donc à l'électrode de
verre proprement dite, alors que la zone blanche correspond à
l'électrode de référence interne AgCl / Ag . C'est un câble coaxial qui
est branché en haut de l'électrode. Les deux câbles sont souvent
séparées à l'entrée du voltmètre.
On note le petit bouchon en
haut de l'électrode destiné à fermer l'orifice de remplissage de KCl,
qui permet de régénérer l'électrode de référence (point commun à toutes
les électrodes de référence
- L'électrode de platine : dosage redox
C'est
une électrode INERTE chimiquement, dont le potentiel s'ajuste à celui
qui règne en solution, à condition que au moins un couple y soit
présent. C'est donc l'électrode que l'on plonge en solution pour suivre
un dosage rédox , parallèlement à une électrode de référence (
calomel ou sulfate mercureux )
Par contre, pour suivre par potentiométrie le dosage de Ag
+ par précipitation par Cl
-
par exemple, elle n'est d'aucune utilité puisque aucun couple n'est
défini en solution. Un tel montage donnerait un potentiel parfaitement
aléatoire au grè du moindre souffle d'air au dessus du bécher (couple O
2 / H
2O ! par exemple ).
- Les autres électrodes métalliques : dosages par pptation ou complexation
On choisira une électrode en métal M pour suivre l'évolution d'un dosage de M
n+
par complexation , ou précipitation, et créer ainsi en solution un
couple dont le potentiel est sensible à la concentration de M
n+ :
Couple en solution M
n+ / M : E
N = E° + (0,06/n )
log [M
n+] variable en fonction de [M
n+] ...
Donc, pour résumer :
Dosage de Fe
2+ par OH
- : précipitation : électrode de fer
Dosage de Fe
2+ par MnO
4- : redox : électrode de platine